Le train de Bonneville-la-Louvet
A Bonneville-la-Louvet, sur la route D534, existe toujours ce qui fut autrefois une gare (plus tard le bureau de poste) sur le trajet d’une voie de chemin de fer qui reliait Cormeilles à Pont l’Évêque.
Le train fonctionna de 1904 jusque dans les années 30, remplacé par les autocars et un peu plus tard, en 1936, pour les marchandises. Totalement abandonnés ensuite, les rails furent enlevés au profit de l’élargissement de la route et pour le construction de logements dans la seconde partie du XXème siècle.
C’est ainsi que, vers 1900, a été réalisée une ligne secondaire de chemin de fer d’intérêt local, reliant les grandes lignes Paris-Deauville, Rouen-Caen, principalement à travers le département de l’Eure, mais aussi dans l’Est du Calvados sous le nom de « Compagnie du Chemin de Fer de Cormeilles à Glos-Montfort et extensions ». L’extension était un branchement à Cormeilles sur la voie venant de Bernay vers Pont l’Évêque et passant par Bonneville-la-Louvet, les Authieux-sur-calonne et Surville.
Le Conseil Municipal de Bonneville-la-Louvet, par délibération du 24 juin 1900, « considérant qu’un tramway serait d’une grande utilité pour toute la région… à l’unanimité, émet un avis très favorable au projet… » Par décret du 2 septembre 1902, l’entreprise fut déclarée d’utilité publique et financée par des subventions et une souscription d’obligations. Le tronçon Cormeilles-Pont l’Évêque fut inauguré en grandes pompes le 3 juillet 1904.
C’était un tramway de type Decauville dont les rails à écartement de 1 mètre longeaient les routes existantes, ce qui avait permis de ne pas entreprendre la construction d’ouvrages d’art coûteux pour faire passer la voie. Les gares de Bonneville-la-Louvet et des Authieux-sur-calonne existent toujours au bord de la route. Elles étaient construites à peu près sur le même modèle avec un quai surélevé pour l’embarquement des marchandises, bestiaux, pommes, matériaux de construction pour les plus fréquentes. Les voyageurs, pour lesquels existaient des classes, jouissaient d’arrêts fixes comme Bonneville-la-Louvet ou les Authieux-sur-calonne ou de haltes facultatives comme Pont Esnault ou Surville. Le trajet durait environ 1 heure. Il y avait deux passages par jour dans les deux sens.
Des photographies (la gare, les rail, l’hôtel de la gare, les passagers du train…) et des objets (morceau de rail, horaires, tickets…), ayant un rapport avec ce train, ont été exposés à Bonneville-la-Louvet en août 2000. Beaucoup avaient été prêtés par Monsieur CAMPION, collectionneur averti de tout ce qui peut concerner ces quelques années d’existence d’un petit train dans la vallée de la Calonne. Récemment, en décembre 2004, Monsieur Michel CAMPION avec Messieurs Jacques GUESNET et Jean-Marc DERRIEN ont fait paraître un excellent ouvrage intitulé « Le petit train de Cormeilles, Glos-Montfort et Extensions, histoire illustrée des lignes Cormeilles-Glos-Montfort, Cormeilles-Pont l’Évêque, Cormeilles-Bernay » (Ed. Page de Garde) d’où ces lignes ont été tirées, et qui donne mille autres détails passionnants sur une période importante (1900-1940) de la vie de Bonneville-la-Louvet et des Bonnevillais.